La 10e semaine économique de la Méditerranée de Marseille a pris la mesure de la 3e révolution technologique,
sur la région. Risque ou opportunité ?
« Les gouvernements de la rive sud Méditerranée devraient subventionner fortement la connectivité au lieu de
subventionner l’énergie », a affirmé le professeur Adel Ben Yousef lors de la séance inaugurale de la Semaine
économique de la Méditerranée, la 10e SEM (2-4 novembre) à la villa Méditerranée à Marseille. « La révolution
numérique en cours c’est une partie de notre cerveau qui va se tenir dans notre terminal. Elle va s’accélérer avec
les objets connectés les cinq prochaines années. 90% des données générés dans le monde l’ont été les deux
dernières années », a t-il souligné devant un parterre de spécialistes, de personnalités politiques, de chefs
d’entreprises, et de startupers.
Le professeur franco-tunisien Ben Youssef a évoqué deux études qui démontrent que l’attractivité des territoires
pour les investissements est de plus en plus corrélée à leur connectivité. « Un euro dépensé pour soutenir le
développement des TIC dépasse désormais en retour sur investissement le même euro dépensé dans les routes
dans les pays émergents ».
Stephane Soto directeur de Aix-Marseile, French Touch a ensuite expliqué comment rendre un territoire plus
attractif grâce au numérique. La « smart ville » (ville intelligente) est un enjeu politique car il façonne la citoyenne
de demain à travers le choix technologique d’aujourd’hui » a, de son côté, prévenu Florence Durand-Tornare,
fondatrice et déléguée des villes internet, en France.
« Le numérique va tout souffler »
Les intervenants de la première journée de cette 10e édition de la SEM dédié au numérique se sont surtout
attelés à montrée comment l’arrivée de l’économie numérique peut être une opportunité pour mieux intégré la
Méditerranée. « Les états et les opérateurs téléphoniques sont en train de mettre à niveau les tuyaux », a affirmé
un intervenant dans le public, producteur de jeux vidéos, « mais la problématique des contenus demeurent
entière. Les pays du Maghreb n’arrivent pas à produire leurs propres contenus digitaux ».
C’est le modèle économique des acteurs du digital qui reste à inventer dans ces pays où la bancarisation n’est
pas optimale et où les revenus ne vont pas aux développeurs. En réalité, les gouvernements de ces pays ne
réalisent pas complètement que les modèles traditionnels « vont être soufflés par l’hyperconnexion ; que notre
relation au travail, aux loisirs, à la connaissance, vont complètement changer », prévient le professeur Ben
Youssef. D’ou la difficulté à faire émerger une filière dynamique des produits digitaux, « notamment dans ce qui
est lié à la créativité culturel des pays sud méditerranéens et africains », précise le producteur des jeux vidéo.
Les câbles en attendant les projets intégrés
Les projets existent et les start up aussi « mais le fonds d’amorçage est absent qui permet à une idée de devenir
un business plan qui tient la route », a déploré un startuper marocain. Le directeur de l’Innovation et de la
compétitivité à la direction des projets de Banque européenne de l’investissement, Gunnar Muent, a fait un
exposé sur la politique d’investissement de la BEI sur les Digital Technologies en Méditerranée.
Les projets connectés sur les deux rives, avec de l’outsourcing vers des développeurs basés au Maghreb ou en
Egypte, ou de la co-localisation sont en théorie prix en compte. Pas assez pour figurer comme un chiffre dans le
bilan des engagements de la banque. La Méditerranée n’est connectée que par des câbles pour le moment.
D’ailleurs, Marseille insiste lourdement sur son statut de « coffre fort numérique du monde ». 13 câbles sous-
marins partent de la ville phocéenne.
SEM de Marseille : « Il vaut mieux subventionner la connectivité que l’énergie » (expert) connectivité que l’énergie » (expert)
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