COVID-19 et Tourisme : du “choc” à la transformation structurelle

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Le tourisme est l’un des secteurs de l’économie mondiale les plus durement touchés pendant la crise COVID-19. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le nombre d’arrivées de touristes diminuerait de 60 à 80% en 2020, soit une perte de 910 à 1170 milliards de dollars de recettes touristiques internationales. Selon le conseil mondial du voyage et du tourisme, l’impact de la crise COVID-19 pourrait mettre en péril 197,5 millions d’emplois touristiques (au pire des cas). Il s’agit d’un chiffre alarmant, car il représente une augmentation d’environ 96% par rapport aux estimations précédentes du World Travel and Tourism Council (WTTC) selon lesquelles 100,8 millions d’emplois pourraient être menacés. Ce chiffre pourrait s’aggraver à mesure que le virus évolue, entraînant une perte sans précédent pour le secteur et pour l’économie mondiale.
L’impact du COVID-19 sur le tourisme est une préoccupation mondiale. Le nombre de passagers a considérablement diminué. De nombreux voyages ont été annulés et de grands événements publics ont été reportés, mettant en danger de nombreux emplois et entraînant une baisse considérable des revenus du tourisme (Ben Youssef et al., 2020). Nombre de compagnies aériennes ont été forcées d’ajuster leurs effectifs et de demander aux employés de prendre des congés payés ou non. Sans les plans de sauvetage nationaux, de nombreuses compagnies aériennes auraient pu disparaître du paysage. L’emploi dans le secteur du tourisme continuera d’être affecté dans le monde d’après COVID-19, car la reprise du secteur prendra probablement plus de temps que prévu.
Sur un autre plan, l’industrie des croisières génère plus de 150 milliards de dollars par an en activité économique mondiale et soutient plus de 1,17 million d’emplois dans le monde en touchant presque tous les secteurs, tels que les transports, l’agriculture, l’hôtellerie, la fabrication et au-delà. Afin d’empêcher la propagation du COVID-19, de nombreux pays ont pris des mesures en exigeant la fermeture des ports et la suspension des croisières. Cette industrie est en panne sèche aujourd’hui.
Si la région de l’Asie de l’Est est celle qui a été la plus durement touchée, force est de reconnaître que les impacts sont aussi importants dans la région du Moyen Orient et d’Afrique du Nord (MENA). L’objet de cette courte note consiste à analyser les impacts de court et long terme de la crise du COVID-19 sur l’industrie du tourisme dans le monde et de discuter les voies du retour à l’équilibre. Un focus particulier est fait sur la région MENA et en particulier sur la Tunisie.

1. L’impact global du COVID-19 sur l’industrie touristique dans la région MENA
Dans la région MENA, le tourisme est un pilier économique majeur. Il représente environ 5,3% du PIB et 6,7 millions d’emplois selon le WTTC. Le confinement imposé pour empêcher la propagation du COVID-19 a eu un impact sur le tourisme des pays de la région MENA, en particulier ceux qui dépendent fortement du tourisme comme le Maroc, la Tunisie, le Liban et l’Égypte. L’Egypte est le pays le plus violemment touché. Ce secteur contribue en Egypte à hauteur de 12% du PIB à peu près. Selon l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI), les pertes de recettes touristiques représenteront les deux tiers des pertes totales de PIB causées par la crise dans ce pays.
L’annulation d’événements majeurs dans la région MENA, tels que Dubai EXPO 2020 et le pèlerinage annuel du Hajj en Arabie Saoudite, qui devrait avoir respectivement environ 25 millions de visiteurs et 2 millions de touristes religieux, auront des effets dévastateurs sur les économies des pays de la région. Dans les pays du Golfe, les recettes touristiques pourraient diminuer de 14 à 17 milliards de dollars (hors des pertes des compagnies aériennes), en supposant que la crise dure deux trimestres, et jusqu’à 400 000 emplois liés au tourisme pourraient être perdus.
Cependant, les pays de la région MENA ont prévu de rouvrir les activités touristiques. La Tunisie rouvre a officiellement ouvert ses frontières terrestres, maritimes et aériennes le 27 juin 2020, permettant aux touristes d’entrer sur la base d’un système à code couleur basé sur l’évaluation des risques. La Tunisie, grâce à ses efforts de contenir le Virus, a obtenu le label COVID-Safe et été classée parmi les sept destinations touristiques de premier plan dans un monde post COVID-19. L’Égypte commencera ses activités touristiques le 1er juillet, avec des mesures d’hygiène et des contrôles stricts pour les arrivées de touristes. Dubaï, la destination la plus fascinante des Émirats Arabes Unis, commencera à accepter des touristes le 7 juillet, tandis que les Hajj ne pourrait être effectué que par des résidents étrangers en Arabie Saoudite.
La région a été fortement touchée dans un contexte de baisse des revenus pétroliers et des revenus du secteur des transports aériens. Selon l’IATA, les revenus générés par les compagnies aériennes en Tunisie chuteront de 0,6 milliard de dollars en 2020, 47% en dessous des niveaux de 2019. Cela met en péril 92 700 emplois tunisiens et 1,2 milliard de dollars du PIBB tunisien, généré par le secteur de l’aviation. Je vous laisse imaginer les pertes pour des pays comme les Émirats Arabes Unis ou encore le Qatar.

2. Pourquoi L’industrie du tourisme est-elle si durement touchée par la crise COVID-19 ?
L’industrie touristique a été plus durement touchée que d’autres industries pour des raisons évidentes (sanitaires) mais également pour des raisons liées à sa dépendance d’autres acteurs de la chaîne de la valeur.
Le problème de santé publique et d’interdiction des rassemblements pendant le confinement a eu un effet immédiat sur le secteur touristique.
Le SARS-COV-2 ou COVID-19, une nouvelle maladie infectieuse identifiée pour la première fois en décembre 2019 à Wuhan (Chine). Sa propagation rapide dans le monde a provoqué une crise mondiale de santé publique en peu de temps. Le 11 mars, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré le COVID-19 pandémie. Afin de ralentir la propagation du COVID-19, de nombreux pays ont imposé le confinement (interdiction presque totale de déplacement des populations). De nombreuses activités ont été arrêtées, les vols et les trains ont été suspendus, les métros et les bus ont été fermés et les activités de rassemblement de masse ont été annulées. Cette situation perdure de nos jours et la pandémie progresse à un rythme rapide en Amérique du Nord, en Inde et en Amérique Latine de nos jours.
La lutte contre la propagation du virus a un impact sévère sur le tourisme en raison des interdictions de voyager. Certains secteurs de l’économie ont été touchés très tôt et plus intensément que d’autres en raison de leur dépendance des déplacements des individus et de l’arrêt total des activités. Ils connaissent des pertes dramatiques. Ces pertes peuvent être temporaires ou continuer à long terme, selon notre capacité à endiguer le virus. Les industries touristiques sont fondées sur les rassemblements des individus dans des endroits respectant les conditions sanitaires. En l’absence de solution durable et d’incertitude sur les modalités de propagation du virus, il est difficile de nos jours de pouvoir envisager que les hôtels puissent à nouveau exercer avec une pleine capacité. Le rétablissement de l’industrie nécessitera que les restrictions de tous types sur les rassemblements soient levées. A titre d’exemple, le COVID a été associé au Diamond Princess (le bateau de croisière qui a été immobilisé au Japon où presque tous les passagers ont été infectés). Cet exemple a fortement frappé les esprits et la reprise des croisières à son niveau d’avant COVID-19 risque de ne pas avoir lieu à court terme.

Une forte dépendance à l’égard du transport aérien et du transport maritime

Le secteur du transport aérien a été immédiatement affecté par la crise du COVID-19, avec de nombreux voyages annulés, une réduction spectaculaire du nombre de passagers et des avions cloués au sol. Selon l’International Air Transport Association (IATA), l’impact du COVID-19 sur les compagnies aériennes jusqu’à présent n’est « que la pointe de l’iceberg »; il continuera d’affecter l’industrie aéronautique dans le monde durablement – au moins pour une décennie.
Les premiers vols annulés ont eu lieu à Wuhan. Ces annulations ont été suivis par de nombreux pays mettant en œuvre des mesures similaires pour tenter de ralentir la propagation rapide du COVID-19. L’OMT (2020) a fait des évaluations basées sur trois dates possibles pour une ouverture progressive des frontières internationales. Tout d’abord, sur la base d’une ouverture à partir de début juillet, la baisse serait de 58% des arrivées de touristes internationaux. Deuxièmement, sur la base de l’assouplissement des mesures début septembre, la baisse serait de 70% des arrivées de touristes internationaux. Troisièmement, s’il n’y a pas d’ouverture avant début décembre, l’organisation prévoit une baisse d’environ 78% des arrivées touristiques. L’OACI estime, de son côté, une réduction globale du nombre de passagers aériens (internationaux et nationaux) de 48% à 62% en 2020 par rapport à 2019.

Figure 1 : Évolution des passagers aériens dans le monde 1945-2020 (Source: Transport aérien OACI)

Compte tenu de l’interdépendance des activités de l’industrie hôtelière avec les vols internationaux, le secteur ne peut commencer sa reprise durable avant l’ouverture totale des frontières internationales et la reprise des vols commerciaux réguliers. Cela pourrait ne pas se produire avant deux ans.
Les revenus des ménages sont impactés et les dépenses consacrées aux vacances ont été les plus affectées.La crise économique du confinement qui s’est enclenché à la suite de la crise sanitaire est sans précédent. De nombreux pays verront leur croissance économique réduite entre 5 à 20% ! Jamais une crise n’a été aussi violente. Ceci a entraîné des licenciements en masse et une perte d’activité pour de nombreuses personnes. Des taux de chômage record sont attendus dans le monde entier. Dans de nombreux pays, le taux de chômage passera la barre symbolique plus de 20%. De nombreuses entreprises ont temporairement réduit leurs activités afin de réduire les coûts, et les employés ont été licenciés, invités à travailler à domicile ou à temps partiel.
La baisse des revenus des ménages entrainera des arbitrages, en termes d’annulation ou de report de dépenses. Or, le premier poste qui se trouve affecté est le poste de dépenses de loisirs et de tourisme. Certains ménages ont annulé leurs plans de vacances, d’autres ont reportés la décision ou ont écourté la durée. Un grand nombre de travailleurs ont été contraint d’épuiser leurs congés payés ne pourront pas se libérer en cas de reprise de l’activité. Certains ont même consommés les congés payés de 2021 ! Même si les conditions sanitaires s’améliorent sensiblement, les contraintes de revenus pèseront sur les dépenses récréatives et sur les dépenses de tourisme.
Évolution des modes de consommation des consommateurs (vert, éco-responsabilité, sécurité).
Si le comportement du consommateur a évolué à l’égard des produits touristiques à court terme, le COVID-19 a modifié également les comportements à long terme. Rester en bonne santé et en sécurité et aider à assurer la sécurité des autres a été la priorité absolue pendant le confinement. Le confinement a forcé à changer les comportements d’achat compulsif des ménages et à leur faire éviter les achats chers, peu sains et non durables. La crise de COVID-19 a poussé à dépenser pour acheter des choses plus essentielles. La fermeture des restaurants et des services de restauration a entraîné une augmentation de la cuisine à la maison, ce qui a amené les gens à penser à une consommation alimentaire saine et aux conséquences possibles de leur comportement d’achat pour l’environnement. Dans le même temps, le recours à des visites virtuelles, à de la consommation de biens culturels à distance a augmenté de manière spectaculaire. Ce boom d’activités numériques dans de nombreux domaines tels que les services à emporter et de livraison, le tourisme virtuel, les rassemblements en ligne, la télémédecine et l’apprentissage et l’exercice à distance, qui peuvent rester forts même lorsque COVID -19 est terminé. Il est possible que ces effets intermédiaires et ces changements de comportement entraînent des changements à long terme dans la consommation durable et respectueuse de l’environnement. Ces tendances ne seront pas marginales et sont à surveiller pour la décennie à venir.

3. Les voies de rétablissement du secteur touristique dans les années à venir
Pour sortir de la crise sectorielle aigüe, plusieurs politiques et recommandations permettraient un retour progressif à la normal. Nous pouvons citer parmi ces voies de rétablissement la mise en place des labels de sécurité et sanitaire au niveau mondial, limiter la capacité d’accueil et augmenter la qualité, accroître l’usage de la technologie, développer le tourisme alternatif et enfin sécuriser le tourisme lié à la location de services privés.

Labels de sécurité élaborées par l’OMT

Des protocoles et des labels de sécurité sont en cours d’élaboration par différentes organisations pour aider à rouvrir l’hospitalité en faisant des problèmes de sécurité sanitaire une priorité absolue. L’OMT a publié une ligne directrice pour aider le secteur du tourisme à sortir plus fort et plus durable de la crise COVID-19, plaçant la sécurité des personnes au premier plan avec l’innovation et la durabilité. La directive souligne l’importance de restaurer la confiance des touristes, par le biais de protocoles de sûreté et de sécurité visant à réduire le risque de propagation du COVID-19, dans l’ensemble de l’écosystème de l’industrie hospitalité.
Le WTTC a conçu un «Safe Travel Stamp», qui est également embrassé par l’OMT. Les protocoles ont été élaborés à la suite de l’expérience des membres du WTTC traitant du COVID19 et sur la base des directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Center for Disease Control and Prevention (CDC). Le «Safe Travel Stamp» permettra aux voyageurs d’identifier les destinations qui ont adopté des protocoles de voyage normalisés en matière de santé et d’hygiène, afin que les touristes puissent voyager en toute sécurité. L’Egypte et la Tunisie ont reçu le « Safe Travel Stamp » du WTTC.

Limiter la capacité et augmenter la qualité

Une des mutations fondamentales du Tourisme serait d’aller vers davantage de prestations de qualité et d’enrichir les services aux clients. Les contraintes actuelles de capacité permettraient d’aller vers ce modèle. D’une part, dès lors que le nombre de clients – par mesure de sécurité – est limitée. Le temps accordé au client, l’écoute du client, la prestation de service devrait augmenter de manière automatique. Cet effort sur la qualité, pourrait permettre de sortir du paradigme du tourisme de masse qui a été destructeur de la nature, des ressources et de la qualité des prestations. Le tourisme “Low Cost” sera fortement remis en cause dans les années à venir pour de nombreuses considérations : écologiques, économiques et politiques. La démocratisation des services touristiques a été accompagnée par une faible création de valeur et une empreinte écologique trop élevée. La Crise du COVID-19 pourrait corriger le modèle d’affaire et instaurer un modèle alternatif ou la qualité primera sur la quantité.

Utilisation intensive et efficace de la technologie : Hospitalité 4.0

Le secteur touristique accélérera la transformation numérique au centre de sa résurgence d’après COVID-19. L’utilisation des technologies à des fins touristiques a augmenté pendant la pandémie de COVID-19. Le confinement a vidé les destinations du monde entier, mais les consommateurs ont pu faire l’expérience du tourisme virtuel depuis leur domicile. Le tourisme virtuel a augmenté et a été bien accueilli au cours de cette période. La possibilité de faire des visites virtuelles de diverses destinations touristiques telles que des musées, des châteaux, des galeries, des expositions, etc. Un intérêt croissant est porté au tourisme virtuel au cours de cette période. Les destinations populaires se concentraient sur des expériences virtuelles permettant aux gens de visiter diverses attractions du monde entier depuis leur domicile.
Pendant le confinement, l’Égypte a lancé plusieurs visites virtuelles des sites archéologiques et patrimoniaux les plus célèbres du pays afin de déplacer ses activités touristiques en ligne et d’encourager les gens à rester chez eux au milieu de la pandémie de coronavirus. Les entreprises touristiques devront investir dans la technologie, car les technologies de l’industrie hospitalité 4.0 continueront d’être demandées même après la pandémie.

Tourisme alternatif et vert

La crise du COVID-19 nous a fait réfléchir sur les effets du tourisme de masse sur l’environnement et sur l’importance du tourisme vert. Afin de réduire l’impact du tourisme sur l’environnement, il est nécessaire de se concentrer sur le tourisme vert et alternatif. D’une part, les entreprises peuvent se concentrer davantage sur l’innovation et investir dans la durabilité et d’autre part, les consommateurs peuvent préférer des comportements plus durables. Le choix de destinations proches et de modes de transport sobres en carbone, ainsi que la création d’incitations pour les opérateurs touristiques à réduire les émissions peuvent contribuer au développement d’un tourisme durable.
Dans le même sens, les hébergements Airbnb ouvrent leurs portes sur la base d’un protocole de nettoyage amélioré pour aider les hôtes à se préparer à l’évolution des besoins des clients pendant COVID-19 et au-delà. Les hôtes Airbnb qui s’inscrivent au « Protocole de nettoyage » recevront une formation et une certification. Des informations sur la prévention du COVID-19 sont fournies dans le protocole, telles que l’utilisation de masques et de gants par les hôtes ou leurs nettoyeurs, ainsi que la façon de nettoyer la propriété avec des désinfectants appropriés. De manière générale, l’industrie touristique sera amenée à privilégier les unités indépendantes aux grands blocs des hôtels classiques. Par conséquent, l’avenir du voyage sera caractérisé par la demande des personnes d’être hébergées dans des unités confortables, avec l’intimité et les avantages comme à la maison évitant les foules.

Pour conclure, l’impact du COVID-19 sur le secteur touristique risque d’être trop élevé à court terme. Des adaptations du secteur à la nouvelle donne montre qu’une résilience est possible. Mais au-delà de la résilience, il convient de noter qu’une transformation structurelle est en train de s’opérer dans le domaine de l’industrie hospitalité (tourisme). A court terme, un véritable plan de relance de ce secteur est nécessaire pour deux motifs essentiels. D’une part, le soutien à l’emploi dans un contexte de chômage fort. L’emploi direct et indirect lié au tourisme est élevé dans des pays comme le Maroc, la Tunisie et l’Egypte. D’autre part, la promotion de la demande intérieure par des politiques ciblées pour des motifs socio-psychologiques. Compte tenu des impacts psychologiques du confinement, le soutien des autorités publiques pourrait être argumenté de manière sanitaire. Des interventions publiques, comme c’est le cas de la politique des chèque vacances pratiqué par le département des Alpes Maritimes pour soutenir le tourisme local est à suivre. A moyen terme, la crise du COVID-19 est une opportunité pour opérer un changement de modèle économique et une transformation digitale forte. L’ancien modèle d’affaire des industries touristiques dans la région MENA devrait être revu en profondeur, notamment celui pratiqué en Tunisie.